2 ans.

Déjà.

2 ans que j'ai créé ce blog. Souvent, on me demande pourquoi. Comment est née l'envie. Aujourd'hui, je vous raconte cette histoire pas très marrante, mais qui me permet aujourd'hui d'avoir de beaux projets, de partager ma passion, et de vous avoir, vous.

Il y a deux ans donc, quasiment jour pour jour, je me réveillais un matin, toute engourdie du côté droit. Pensant m'être mal couchée pendant la nuit, je vaque à mes occupations, pars au travail normalement... La sensation reste, s'empire. Je vais rapidement chez le médecin, qui me renvoi vers les urgences avec une suspicion d'AVC. Premières larmes, premier coup de fil apeuré à Chéri, qui me rejoint au plus vite.

Et l'attente. Encore l'attente. Des heures et des heures, sur un brancard, à ne pas savoir, à ne pas avoir de réponses, à voir des médecins qui marmonnent "et merde" en testant mes réflexes. Un scanner, la certitude qu'il ne s'agit pas d'un AVC et... le retour à la maison, toujours sans réponses, avec un rendez vous pour un IRM le lendemain... Une nuit blanche, retour à l’hôpital, IRM cérébral, et enfin, un début de réponse. Il faut recommencer, faire un IRM cervical, c'est dans la moelle que tout se passe. On repart, on recommence, et enfin, une réponse.

MYELITE.

Ce mot barbare qu'on ne comprend pas. Une infection de la moelle épinière. On ne sait pas trop comment ça peut évoluer, pas trop si je récupèrerais toutes mes capacités. Pendant ces 3 jours de recherche, j'ai perdu un peu de motricité fine. Je peux bouger le bras et la jambe droite, mais j'ai du mal à écrire, à bien serrer un stylo, à tenir normalement ma fourchette, alors je ruse pour faire au mieux. Je rencontre alors une neurologue, qui m'explique tout, en me faisant des dessins, comme si j'avais 10 ans. Je comprends enfin. Je comprends que le traitement va être long, lourd. Qu'à priori, ça ne sera pas pire que maintenant, qu'on va stopper l'infection, mais que peut être, je ne récupèrerais pas les sensations que j'ai perdu. A ce stade, on m'enfonce des aiguilles dans le bras et la jambe sans que je ne les sente.

Le traitement commence, à base de fortes doses de corticoïdes, entre autres. Les IRM se succèdent, montrant une évolution, à chaque fois. Mais le traitement est fatiguant, la déprime pointe le bout de son nez... Et là, le bonheur d'avoir une neurologue à l'écoute, qui me conseille. Qui me propose un exercice : noter, chaque jour, cinq petites choses qui m'ont fait sourire. Passer du temps, chez moi, à exercer une passion. M'en trouver une nouvelle s'il le faut. M'occuper, tout simplement.

A cette période, j'ai arrêté de me ronger les ongles depuis quelques semaines seulement. J'ai commencé à m’intéresser un peu au nail art, en trainant un peu sur les blogs. J'ai rencontré Camille autour d'un verre. Et je me dis naturellement que je pourrais occuper mon temps en tentant, moi aussi, de décorer mes ongles. Et que cela me ferait en plus un très bon exercice, et une motivation supplémentaire pour retrouver ma motricité.

Alors je me donne à fond, papotant vernis à ongles avec les infirmières, ratant beaucoup de décos, et sautant de joie quand mes deux mains étaient identiques. Des petites victoires, qui à force de motivation m'ont menées à une grande, la guérison.

Puisque je suis désormais toujours suivie, mais guérie. J'ai récupéré toute ma mobilité, ma sensibilité au toucher. Je ne sens toujours pas le chaud et le froid de la main droite mais ce n'est pas si grave! Je m'en sors bien, et quand je regarde en arrière, j'y ai gagné beaucoup.

Une passion. Le blog. Des rencontres. Des amies. Des centaines de vernis. Un livre. Des évènements extraordinaires. Le bonheur. VOUS.

Alors MERCI à vous, car c'est grâce à vos petits mots, à votre enthousiasme, à vos rencontres, que j'ai surmonté tout ça, et que deux ans plus tard, tout va mieux. On se retrouve bientôt pour des articles plus colorés, mais celui ci me tenait à cœur, pour que vous sachiez que vous comptez vraiment pour moi, et que je puisse tourner la page, pour de vrai.